Vous êtes à la fois des guides, des protecteurs et des éducateurs pour les enfants. Vous êtes responsables de leur développement.
Il est de votre devoir d’accompagner les enfants au cours des différents moments de leur vie, D’assurer leur sécurité affective et physique, de les élever.
La douce violence trouve sa source au cœur même d’un quotidien institutionnel, apparemment pensé autour de l’enfant.
Ce n’est pas de la maltraitance, pas non plus de l’abus.
Ce sont des négligences des professionnels, dans leurs pratiques où la volonté et le confort de l’adulte prennent le dessus sur celui de l’enfant.
Ce sont des instants où le professionnel n’est plus dans la relation à l’enfant.
Où il « se laisse emporter » par un geste brusque, un jugement, un a priori, une étiquette…
Sans préméditation, inconscients, ces gestes, ces paroles, ces regards, de manière répétée, s’inscriront dans le patrimoine affectif de l’enfant.
Pourquoi en arriver là :
Elles peuvent également entrainer des symptômes comme par exemple :
Pour offrir une relation bienveillante à l’enfant, soyons d’abord en tant qu’adulte à notre propre écoute intérieure sans violence, sans culpabilité, sans jugement.
S’approprier la bienveillance c’est se réapproprier la responsabilité de son émotion et de son besoin ce n’est pas l’autre, ce n’est pas l’enfant qui est responsable de mon état intérieur et vice-versa.
« Je suis dans cet état émotionnel car j’ai un besoin non satisfait (ou satisfait) et j’ai donc la responsabilité de prendre soin de moi, ce n’est pas à l’enfant de prendre soin de mon besoin. »
LE CONTACT, LE GESTE, LE TOUCHER, LA PRESENCE, UNE ECOUTE DE L’AUTRE
Dès sa naissance l’enfant est capable d’appréhender et de comprendre le monde qui l’entoure. L’écoute ne se situe pas seulement au niveau des mots mais à un niveau plus profond de l’être qui passe par le cœur et l’intériorité amenant un sentiment de respect et de sécurité chez l’enfant.
Le contact corporel est essentiel dans la constitution d’un « moi peau non défaillant » selon D. Winnicott et F. Dolto. A travers les échanges mère-enfant, la peau confère à bébé les bases de son image et reste déterminante dans la formation de son « moi ». Très tôt, la mère joue donc le rôle de « contenante, unificatrice et protectrice » à travers des interactions douces et répétées (caresses, massages, câlins…).
Respecter son rythme et ses besoins : les bases d’une bonne communication se construisent d’abord à partir d’un langage non verbal, où l’enfant apprend à se sociabiliser et à progresser dans sa compréhension du monde extérieur. Toutefois c’est un être UNIQUE dans son rythme, dans ses ressentis, dans ses appréhensions. L’adulte doit être à l’écoute de ses particularités, s’adapter à sa personnalité, son tempérament.
Il est parfois difficile de repérer les « douces violences » dans sa pratique quotidienne.
Parfois, elles sont verbalisées ; mais il faut pouvoir s’y arrêter en « corrigeant » sa conduite, ses mots…
Même si la remise en question est difficile, il est important de mettre en place des moyens pour y parvenir :
Ne jamais oublier que chaque moment passé avec un enfant est important, qu’il n’a pas le droit de ne pas mener à terme une relation, que c’est un véritable engagement qu’il doit impérativement tenir, et que l’enfant, telle une « éponge sensorielle », se construit à partir de ce que va lui donner l’adulte.
F.Dolto : « Soyez avec un enfant comme devant une personne de marque, respectueux de lui et de son devenir »